
Je suis de ces personnes qui pensent que la bienveillance est un élément nécessaire pour un management réussi. Plus que nécessaire, c'est même à mon sens primordial dans toute entreprise avide de croissance.
D'aucuns diront que je suis excessive, utopiste, voire même totalement à côté de la plaque. "Toi, tu es trop sensible!". "Non mais vraiment, il faut que tu arrives à cesser de fonctionner à l'affect'". "Le burn-out? Arfff, c'est un effet de mode tu sais!". "La bienveillance? Euh, attends, t'écris ça comment...?"
C'est pourtant un fait: chaque homme, chaque femme, constitue un patrimoine. Un patrimoine humain dont il faut prendre soin si l'on veut pouvoir continuer à créer, innover, se développer, tout simplement exister. Il faut le préserver, le valoriser pour pouvoir le léguer à d'autres le temps venu.
Pour ceux qui pourraient en douter, je vais tenter de vous l'imager à ma façon. Petit voyage dans la nature.
Les salariés sont la faune et la flore. Une multitude d'écosystèmes à préserver.
Certains sont comme les abeilles et travaillent dans la ruche pour produire cette précieuse substance qu'est le miel. Ils ont pour cela besoin de liberté et d'une grande variété de fleurs à butiner.
D'autres, tel l'edelweiss, sont capables de faire cavalier seul et de supporter des conditions climatiques extrêmes sans sourciller.
Les caméléons, eux, arriveront à se fondre dans le décor sans difficulté.
Les fourmis arriveront quant à elles à soulever des montagnes (enfin presque, ok soyons un peu réalistes).
Mais il faut faire attention: beaucoup sont aussi des espèces menacées ou en voie de disparition.
Car il est évident que toutes éprouveront les plus grandes difficultés à vivre correctement dans un environnement qui ne leur correspond pas. Un ours polaire au Brésil, un poisson hors de l'eau...
Finalement, le monde professionnel est comme l'Amazonie (heyyy, je vous entends hein, en train de dire "non mais qu'est ce qu'elle a fumé celle-là ? C'est d'la bonne en tout cas!". Ouais, mais non.)
Bon, voyons ça ensemble de plus près:
Pour qu'une forêt (l'entreprise) puisse voir le jour, il faut des arbres (des collaborateurs).
Ils se développent plus ou moins rapidement, plus ou moins solidement (certains naissent chênes, d'autres saules).
Ils puisent dans le sol (l'environnement de travail) les nutriments essentiels (des connaissances, de la confiance, des moments de partage, du respect, de la reconnaissance, une rémunération attractive, des formations...) qui vont constituer la sève brute (la volonté à s'impliquer).
Cette sève brute, grâce à l'énergie solaire (le management du N+1, 2, 3...soleil ok, elle était facile celle-là) captée par la chlorophylle des feuilles (les yeux, les oreilles du salarié), va grimper à la cime de l'arbre.
Ces feuilles vont également absorber du dioxyde de carbone (l'ambiance interne) qui, couplé aux nutriments, va devenir de la sève élaborée qui va redescendre jusqu'aux racines de l'arbre pour le nourrir (c'est la construction de la marque employeur).
De ce mélange va naître une molécule qui sera rejetée dans l'atmosphère (le lieu de travail): l'oxygène (le travail du salarié).
Chaque collaborateur a besoin d'oxygène pour vivre et avancer. Mais cet apport doit être constant et équilibré. Un surdosage peut lui faire perdre la tête (un burn août est vite arrivé, comme le burn janvier, et même le burn décembre d'ailleurs).
Depuis plusieurs années, la planète montre des signes de fatigue. Les ressources s'épuisent parce que nous avons pour beaucoup d'entre nous bien du mal à consommer de façon raisonnée. Nous avons bien du mal à nous contenter de ce que nous avons, à le considérer et à en apprécier la valeur. Pourtant, les oeufs de poules élevées en plein air sont bien meilleurs que ceux des poules élevées en batterie... Nous exploitons à outrance, nous abattons des arbres, trop d'arbres et nous assistons, inquiets, au réchauffement climatique et à ses conséquences sur notre quotidien.
Parce que le constat est sans appel et que nous continuons à perdre de précieuses ressources, nous avons pris la décision depuis plusieurs années maintenant de tout mettre en oeuvre pour stopper l'hémorragie.
Nous avons mis en place des solutions permettant de préserver l'environnement.
Nous trions, nous recyclons, nous semons, nous cultivons.
Nous communiquons, nous informons, nous échangeons.
Nous inventons, nous améliorons. Nous soignons.
Nous nourrissons. Nous accompagnons.
Nous partageons. Nous innovons.
Nous respectons.
La bienveillance au travail, voyez-vous, finalement, ce n'est ni plus ni moins que de l'écologie professionnelle.
Alors pour le bien-être de tous, n'attendons pas la COP 33 du travail et agissons!
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