Oui, être parents, c'est une E-PREU-VE, et je vous le prouve fastoche!

J'adore écrire et raconter, vous commencez à le savoir maintenant à force de suivre mon blog. Mais j'aime aussi lire et découvrir des choses. C'est ainsi qu'au fil de mes pérégrinations virtuelles, je tombe régulièrement sur des articles très instructifs sur des tas de sujets qui m'intéressent.

 

Il en est un auquel je porte un intérêt certain: la parentalité.

J'aime souvent parcourir des billets de blogs de mamans et de papas racontant de façon plus ou moins trash leur réalité (parce que oui, devenir parents, puis être parents, c'est souvent trash. Voire super trash, vous allez voir).

J'y apprends souvent des choses, je pique des astuces, je suis tantôt morte de rire devant leurs anecdotes qui sonnent comme du vécu, tantôt fortement émue par leurs récits de vie qui prennent parfois vraiment aux tripes.

 

Et puis il arrive, pas souvent, mais ça arrive malgré tout, que je me retrouve super énervée après avoir eu le malheur de tomber sur THE article de THE super maman PARFAITE, au quotidien PARFAIT avec ses enfants PARFAITS. Généralement, l'article est évidemment accompagné de THE photo représentant cette vie PARFAITE, retouchée à gros coups de filtres instagram et de photoshop digne des plus grands magazines de mode. Et du coup vous l'aurez deviné, cette photo est forcément PARFAITE comme le reste.

 

Et aujourd'hui, peut-être parce que je suis tombée sur LE billet made in the perfect family of the perfect world de trop, il fallait que je le dise: être parents, c'est loin d'être un conte de fées et les enfants ne pètent pas des paillettes, pas plus que vous vous ne brillez tel un Swarovski dans son écrin. Non, être parents, c'est une E-PREU-VE. Une vraie. Une vie remplie de beaux moments, mais aussi de moments A CHIER. Et même que je peux vous le prouver les doigts dans le nez. C'est parti!

 

Nota: Comme je suis maman, je vais me concentrer sur ces épreuves de mère. Mais hormis pour une petite partie des exemples qui vont suivre concernant la grossesse et les difficultés féminines liées à l'accouchement, tout est transposable au père qui lui aussi vit les mêmes épreuves. Il est important de le préciser. Dédicace à tous les supers papas qui en bavent aussi grave.

 

  • Etre mère, c'est vivre pendant 9 mois avec une humeur encore plus variable que la météo d'un bord de mer et ses marées. Pendant 9 mois, tu passes du rire aux larmes sans avoir le temps de savoir pourquoi.

Tu chiales parce que t'es heureuse, tu chiales parce que t'es anxieuse, parce qu'il n'y a plus de nutella dans le pot, que tu t'es pété un ongle, parce que t'es crevée, parce que t'es grosse, parce que t'as payé 50 balles pour une crème miracle anti vergetures et que t'as plus un rond, tu chiales parce que cette crème était une arnaque et que ta peau pète de partout, tu chiales parce que t'as envie de ton mari mais que t'as mal pendant les rapports, tu chiales parce que tu n'as pas envie de ton mari parce que t'es enceinte et qu'il ne voit pas le rapport, tu chiales parce que t'as chaud, puis froid, puis bien trop chaud et bien trop froid, tu chiales devant "Des chiffres et des lettres" parce que t'arrives pas à trouver des mots de plus de 4 lettres et que le compte est bon à 250 près, alors que ça a toujours été comme ça même quand t'étais pas en cloque, tu chiales parce que t'as loupé ta première crêpe dans la poêle (mais ma fille, la première crêpe elle est toujours plus ou moins ratée bordel!), tu chiales même parce que t'en as marre de chialer.

 

Tu exultes parce que t'as trouvé des fraises au marché, parce que t'as réussi à dormir une demie heure avec un édredon coincé entre tes jambes et que c'était trop bien même si t'avais vraiment une position ridicule, tu exultes parce qu'il y a un épisode du Miracle de l'Amour à la télé et que c'était vraiment tellement génial comme sitcom (oui, la femme enceinte perd toute notion de la réalité, il faut le dire) que t'es trop contente de pouvoir t'abrutir devant ça aujourd'hui, tu exultes parce qu'on est lundi. Et puis aussi parce qu'on est mardi. Et alors quand on est mercredi ou jeudi c'est juste l'apothéose. Trop bien. La semaine a sept jours. T'es trop trop happy quoi.

Ta vie pendant neuf mois c'est les montagnes russes des émotions et c'est super dur à vivre.

 

  • Etre mère, c'est être obligée à un moment donné de sortir l'E-NOR-ME bébé qui a grandi dans ton bide (toi qui ne t'es pas privée pour t'envoyer en l'air pour qu'il arrive à se trouver là, maintenant tu pleures à l'idée de devoir lui ouvrir la porte!)

Faut arrêter de dire que l'accouchement, tout le monde passe par là, et qu'à l'époque les femmes accouchaient sans péridurale et qu'elles le vivaient très bien, et que ça va bien se passer, que c'est un long fleuve tranquille et patati et patata. Parce que oui, on peut évidemment accoucher sans péridurale. Oui, généralement, les accouchements se passent bien. Avec ou sans péridurale d'ailleurs. Mais il faut dire que les accouchements peuvent aussi être compliqués.

 

Que des contractions, et bien au bout d'un moment ça fait mal. Parfois même très mal.

Que tu peux passer un certain temps, voir un temps certain, avant de réussir à expulser ce "putaindegrosmachinquebordeljenesaispascequilfoutlamaiscestdelafautedugronconquimetientlamainenmedisantdepuisdeuxheuresquecavaalleretquejaienviedeclaquer" qui veut pas sortir et qui te fait chier dans tous les sens du terme (parce que oui, il arrive fréquemment que la femme, en accouchant...et bien elle fasse caca. Et non, elle n'a pas la possibilité de se lever pour aller faire au p'tit coin, sorry).

 

Que parfois, même avec une péridurale t'en baves. Que t'en baves pendant et que t'en baves après. Qu'il vaut mieux être bien préparée à une épisiotomie, à une délivrance artificielle du placenta, et j'en passe et des meilleures, parce que OUI, CA FAIT MAL, et que OUI, C'EST DEGUEULASSE. Et que les pères aussi peuvent être confrontés à la vision de ces actes médicaux parfois obligatoires et trouver ça totalement crade et même être choqués. Et que pour eux aussi c'est une épreuve de vivre l'accouchement de la femme qu'ils aiment et la naissance du bébé tant attendu.

 

Faut aussi être réaliste, après l'accouchement, t'as juste l'air d'avoir été sortie d'une tombe, t'as pris 10 ans en un jour, tu vis pendant des semaines avec des putains de couches énormes dans le froc et t'espères juste ne pas avoir envie d'éternuer en public. Ton bébé est sorti mais ton ventre a l'air d'en contenir encore un autre et finalement le seul truc qui te remonte le moral (après la vision de ton bébé qui dort tranquillement à côté de toi, cela va sans dire), c'est que les plateaux repas de la maternité sont tellement immondes que tu te dis que tu vas pouvoir commencer ton régime dès à présent et que du coup tu vas vite retrouver ta taille de guêpe (ou de frelon, c'est vrai).

 

  • Etre mère, c'est apprendre à vivre avec un corps que tu n'aurais jamais pensé avoir un jour (parce que ouais, toi tu ne te feras pas avoir comme tes copines, tu feras du sport et tu seras vite de nouveau une bombasse. Et c'est bien connu qu'avec deux séries d'abdos post suites de couches t'auras perdu tous tes kilos. Evidemment.)

Même s'il est vrai que certaines femmes arrivent à retrouver leur corps d'avant rapidement après l'accouchement (appelle ça des veinardes, ou des connasses, c'est au choix), pour la plupart des femmes, le corps ne sera plus jamais comme avant. Et c'est NORMAL. Là-dedans t'avais un ENFANT. Pas deux boules de geisha. Ton bassin s'est élargi. T'as un truc qui cache ta sangle abdominale, tu te dis que c'est de la graisse, puis au bout de quelques temps où ce "truc" est toujours là bien ancré tu te dis que c'est juste de la peau qui pendouille plus ou moins et que du coup ça va être plus compliqué que prévu. Tu découvres plus ou moins ce que sont des vergetures et tu fais mille et un forums sur le net pour essayer de trouver LA solution miracle pour t'en débarrasser et puis tu chiales parce que tu te rends compte qu'elle n'existe pas. Alors tu te dis que tu vas faire un procès au labo qui a fabriqué la putain de crème à 50 balles dont tu t'es badigeonnée pendant des semaines et finalement t'abandonnes parce que t'es crevée et puis parce que de toute façon t'as pas le temps, t'es occupée à nourrir du mieux que tu peux ton bébé et puis aussi à chialer (et tu ne sais toujours pas pourquoi tu chiales, au passage). Lui aussi il chiale d'ailleurs et là non plus, tu ne sais pas pourquoi. Du coup tu chiales encore plus. Ambiance quoi.

Tu découvres le sens des mots crevasses, cellulite et pour celles qui ne sont plus primipares, que les tranchées ne sont pas seulement un gros trou dans le sol.

Au fil des semaines tu prends conscience que tu retrouveras peut-être à peu près ton corps d'avant mais que ça va être long et que ça ne se fera pas tout seul, qu'il te faudra suer et plus ou moins te priver des trucs mauvais pour les fesses et les hanches.

 

  • Etre mère, c'est changer de rythme (et c'est ENCORE plus dur que de changer d'heure en fait) et passer plus d'épreuves en une journée qu'un jeune en période de baccalauréat n'en passera en une semaine.

Ouais, être mère, c'est vivre au rythme de son enfant. Et ton enfant, il va t'en faire voir de toutes les couleurs. Ta vie va être un arc-en-ciel petite veinarde.

Etre mère, c'est consoler l'enfant qui pleure, qu'il soit huit heures, midi, vingt heures ou en pleine nuit. Tu ne sais pas comment tu fais pour y arriver mais tu le fais et tu ne te poses pas de questions.

Tu a appris par coeur la posologie de certains médocs dont tu ignorais jusqu' il y a peu l'existence et ton dictionnaire personnel s'est enrichi des définitions des mots "gastro-entérite", "otite", "bronchiolite" et plein d'autres mot en "-ite" qui t'irritent.

Tu as découvert que non, le caca n'est pas toujours marron et que la couleur peut varier autant que l'odeur. Tu as appris effectuer le changement de couche avec le sourire et en chantant des chansons ridicules parlant d'escargot, de grandes savates et de petits moulins.

Tu as découvert qu'un enfant qui vomit vomit le plus souvent en jet et que non, il n'y a pas toujours de signes avant-coureurs (parce que sinon, c'est beaucoup moins drôle).

Tu as constaté que tu as quelque peu modifié l'ordre de tes contacts dans ton téléphone et qu'à la place de "AAA Mon amour" il y a maintenant "AAAA pédiatre, AAAA urgences, AAAA pédiatre bis et AAAA urgences internationales (sait-on jamais que t'aies décidé de te faire un p'tit tour du monde en famille la semaine prochaine).

Tu as appris à dessiner des bonhommes, des maisons et des fleurs pendant des heures sans râler et tu connais par coeur les méthodes pour décoller la pâte à modeler des vêtements.

Tu maîtrises aussi sans antisèche la recette de la pâte à sel et son temps de cuisson, t'es une spécialiste des purées brocolis-cabillaud et de la ratatouille.

Ton sac à main est devenu un sac à bandoulière (parce que beaucoup moins fashion mais tellement plus pratique avec des enfants) et son contenu ressemble à un stand de la brocante annuelle de ton bled. Une tétine côtoie ton porte monnaie, un vieux gâteau en miettes, des feutres, l'ordonnance du pédiatre d'il y a 3 semaines, tes clés, 3 kleenex usagés (mais tu ne sais pas par qui) et une chaussette sale pointure 26.

Tu passes beaucoup de moments à rire avec tes enfants, mais tu passes aussi des moments à chialer toute seule. Ouais. Parce que tout ce que tu as chialé avant d'accoucher, ce n'était pas assez. Non. Tu chiales parce que parfois tes gosses ils sont juste infernaux. Qu'ils t'en font voir des vertes et des pas mûres. Qu'ils se moquent bien que tu aies passé quatre nuits pourries d'affilée à surveiller que leur température ne remonte pas une fois de plus et que tu aies bossé toute la journée au bureau avec des gens plus ou moins agréables, plus ou moins chiants ou plus ou moins cons, que tu aies les nerfs à vif et le frigo à moitié vide. Ils veulent jouer, s'amuser, ils veulent chanter, crier, pleurer, se rouler par terre, il veulent manger tout sauf ce que tu leurs as préparé et ils n'ont pas l'intention de te laisser une minute de répit. Ils vont te faire découvrir cette douce sensation du pied qui marche sur un légo à l'angle bien saillant et de la vision si agréable du canapé tâché de feutre ou de la tablette qui s'est cassée toute seule en tombant on ne sait pas trop comment ni à cause de qui.

Et il y a des moments où t'as juste envie de partir loin, très loin, seule, toute seule. Mais comme tu ne peux pas, et bien tu chiales sous ta douche, parce que c'est le seul endroit où t'es tranquille (enfin, parfois). T'avais essayé les WC, mais ils avaient réussi à te retrouver, du coup t'as abandonné cette planque.

 

Parce que oui, être mère, c'est tout ça et bien plus encore.

C'est aussi avoir des cernes, les cheveux qui n'ont pas vu ton coiffeur depuis des mois voire des années. C'est avoir une maison parfois totalement en bordel et quatre paniers de linge pleins de fringues tâchées de substances plus ou moins tenaces à laver.

Etre mère c'est avoir mis sur sa liste de Noël des cadeaux tels que "un massage", "un week-end en amoureux", "le livre du régime miracle en 3 semaines" (parce que bon, l'arnaque à la crème anti vergetures c'était pas de bol, mais ce bouquin c'est certain c'est le graal).

 

Alors oui, voilà, je le dis, je l'écris, être mère, et plus généralement être parents, c'est une épreuve de fou. Tout le temps. Et pour toute ta vie. Oui, c'est beau, oui c'est une aventure extraordinaire, mais non, être parents ce n'est pas une vie faite de perfection constante. Alors comme moi je suis une nana honnête et même si mes propos peuvent peut-être choquer mais que je m'en bats les ovaires, je persiste et je signe: oui j'aime mes enfants à la folie, oui la vie belle, mais aussi oui, je suis fatiguée, oui j'en ai marre parfois, souvent, régulièrement, et oui, parfois, souvent, régulièrement, j'ai vraiment une sale gueule. D'ailleurs, comme je vous aime bien et que vous avez eu la gentillesse de lire mon billet jusqu'au bout, je vais être sympa, je vais éviter de vous mettre une photo de moi en conclusion de l'article. Parce que même avec instagram, photoshop etc... j'aurais pas l'air de Madame Parfaite. Juste d'une maman en vacances avec des Turbulentes, un coiffeur en grève et une esthéticienne portée disparue.

 

Allez, sur ce, j'y retourne. J'ai des flles à bisouiller. Un mari à aimer. Et un mobile home à ranger moi.

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Nat Marmet (jeudi, 21 juillet 2016 10:54)

    Excellentissime, j ai adoré et tu as tout dit .... à part, mais tu n y es pas encore, le moment où tu dois gérer des ados, enfin une ado !!!! Je fais partie de ces mamans loin d être parfaites, qui fait le maximum pour ses enfants mais surtout ce que je peux, avec le sentiment que ce n est jamais assez et qui pense régulièrement à quitter le navire juste pour ne vivre que pour moi

  • #2

    Mominzecity (jeudi, 21 juillet 2016 22:12)

    Merci ma Nat, comme d'hab j'ai écrit avec mon coeur :-) Oui la vie de parent c'est loin d'être facile tous les jours...
    N'hésite pas à partager mon billet sur facebook si le coeur t'en dit :-) Bisouxxx

  • #3

    kathleen (mardi, 16 août 2016 15:25)

    En ce moment je me demande tous les jours pourquoi il n'y a pas une SPA pour enfants...