
Ahhhh avoir des enfants, ce miracle de la vie. C’est tellement merveilleux d’avoir des enfants. Ca crie, ça rit, ça pleure aussi. Ca
court, ça joue, ça vit surtout.
Quoi de plus normal que de vouloir profiter au maximum de
nos progénitures une fois qu’elles sont venues au monde ?
Pendant ma première grossesse, enceinte de 6 mois de Pomme d’Amour, je me suis renseignée sur les possibilités s’offrant à moi pour profiter au maximum de mon futur ptit bébé.
Je suis une maman active, qui aime sa famille mais qui s’épanouit
aussi dans son travail. Je ne pouvais donc pas imaginer rester H24 et 7J/7 avec ma fille une fois qu’elle serait là. D’un autre côté, je ne voulais en aucun cas privilégier ma vie professionnelle au détriment de ma famille. Le congé parental à temps plein n’allait donc pas être fait pour moi, mais alors qu’en serait-il du congé parental à temps partiel ?
Après quelques recherches sur internet pour en connaître les modalités précises, ce fut… la douche froide. Pour un premier enfant, le congé parental ne pouvait excéder 6 mois et devait être pris immédiatement à l’issue du congé maternité. 6 mois, ce n’était pas beaucoup, mais bon, c’était mieux que rien tentai-je de me raisonner.
Niveau indemnisation de la Caisse d’Allocations Familiales… alors là… comment dire… et bien c’était juste impossible. Il est évident que je ne comptais pas « vivre des allocs » comme certains peuvent appeler cela, mais il n’allait quand même pas falloir que le fait de profiter de ma fille partiellement creuse de façon trop importante notre budget mensuel qui allait déjà être bien secoué par la rémunération de l’assistante maternelle à laquelle nous allions confier notre fille.
Une fois tout bien posé et calculé, la sentence fut irrévocable : même à temps partiel, le congé parental n’était pas envisageable. Une perte de 350 € de salaire net et « seulement » 145 € de complément versé par la CAF, sachant que la nounou allait déjà nous coûter, déduction faite des aides, 400 € de notre poche… ce n’était juste pas possible. Même si nous avions la chance de ne pas être payés au SMIC, nos salaires étaient loin d’être démentiels et nous n’avions pas une grande marge de manœuvre.
Après avoir retourné les possibilités dans tous les sens et fait des schémas de malade, nous n’eûmes donc pas d’autre choix que de nous rendre à l’évidence que notre Pomme d’Amour allait devoir être gardée exclusivement par sa nounou, 11 heures par jour et 5 jours par semaine. Fuck.
Après le congé maternité, c’est bien ainsi que ça se déroula. Le quotidien était frustrant car je ne pouvais pas passer assez de temps avec ma fille. Au boulot j’étais très occupée, j’avais souvent des journées à rallonge et je culpabilisais de ne pas pouvoir être présente pour ma fille comme je l’aurais tant voulu.
Aussi, lorsque je tombai enceinte de La Sauterelle, il fut clair pour moi que cela ne se passerait pas de la même manière. Je voulais impérativement profiter de mes filles, rattraper le temps perdu avec ma Pomme et être proche de ma deuxième en étant plus présente et plus participative. Je savais, puisque je m’étais renseignée à l’époque de l’arrivée de ma Pomme, qu’à partir du deuxième enfant le congé parental pouvait durer jusqu’au 3ème anniversaire du dernier enfant et que l’indemnisation serait un peu différente compte tenu des plafonds de la CAF et d’une allocation familiale supplémentaire. J’avais donc peut-être une chance de voir mon souhait se réaliser.
Là, bonne surprise, en faisant nos calculs, cela allait s’avérer possible ! Bon, certes, pas la première année, car en ayant les deux petites à temps plein chez la nourrice le budget allait être plus que serré pendant un an, mais à l’entrée de la « grande » à la maternelle, cela allait enfin être réalisable, j’allais pouvoir prendre le fameux congé parental à temps partiel.
Génial. Absolument génial. Mon mercredi à la maison, pour moi, pour nous. Je m’imaginais déjà, passer des journées de rêves avec mes deux poupées. Coloriages, pâte à modeler, balades au parc, toboggan, etc, etc… le pied total.
Je fus tellement impatiente à l’idée de profiter de ce congé parental que je fis ma demande officielle à mon employeur 7 mois avant la date de début de ce congé !
1er septembre 2015… le grand jour était arrivé !
Toute contente de ce grand changement, le premier mercredi à la maison je fus réveillée à 5h, surexcitée à l’idée de profiter de mes amours.
Cette première journée fut finalement un peu (trop) chargée. Entre ma Pomme à accompagner à l’école avec La Sauterelle dans la poussette, le ménage que j’avais prévu de faire histoire que l’appartement soit nickel pour passer une bonne journée à jouer, les courses à faire (parce que comme ça on n’aurait pas à les faire le samedi et on pourrait profiter à fond du week-end), ma Pomme à récupérer à l’école à 11h30, le déjeuner à préparer, les enfants à faire manger, la sieste de « seulement » une heure des puces, les mails urgents arrivant du boulot sur mon téléphone que je traitais entre deux puzzles et trois legos car je ne voulais pas que mes collègues se retrouvent coincés à cause de moi et pour finir le bain des filles, leur repas du soir et le coucher, ma journée fut… à chier. Tout simplement à chier. J’étais énervée, déboussolée, épuisée et tellement déçue. Cette journée que j’avais tant attendue et espérée fut le total opposé de ce que je m’étais imaginé.
Une fois passées la colère la tristesse, je fis un point sur la situation. Munie d’une bière dans une main et de noix de cajou dans l’autre, j’échafaudai une SRM - Stratégie de Réussite du Mercredi. Il allait falloir ajuster tout cela pour que la semaine suivante tout aille mieux.
Le jeudi matin, je commençai par dire clairement à mon chef que ce premier mercredi à la maison avait été pourri et fortement perturbé par des demandes urgentes des collaborateurs et qu’il fallait donc qu’il les informe officiellement de mon absence chaque mercredi à partir de maintenant afin qu’ils puissent anticiper leurs demandes et que je puisse de mon côté être
tranquille, ce qu’il fit.
Je décidai aussi de modifier mon organisation et de ne pas faire tout le grand ménage et les courses le mercredi, mais juste un peu histoire de me rassurer quand même sur l’état de l’appartement et des placards à provisions.
Les semaines passèrent. Certains mercredis furent plus sympas que d’autres. Les filles semblaient heureuses d’avoir leur maman à leurs côtés mais elles pouvaient en même temps se montrer ignobles avec moi sans discontinuer de toute la journée. De mon côté, je me retrouvais épuisée le mercredi soir, envahie de sensations plus ou moins agréables. Les quatre jours de travail qu’il me restait à faire au bureau étaient juste horrible. Parce que je découvris que le congé parental à temps partiel n’était qu’une vaste mascarade. En réalité, mes cinq jours de travail se trouvaient tout bonnement répartis sur quatre. Mes journées étaient surchargées. Je courais sans arrêt, à peine le temps de souffler pour déjeuner. J’étais passée de 45 heures de boulot par semaine sur cinq jours à la même durée mais sur quatre journées, autant dire le gros gros merdier. Une fatigue démesurée. Constamment sur les nerfs.
Forcément, les filles le ressentaient et me le faisaient payer.
Mais que m’étais-je donc imaginé ? Qu’au boulot on allait embaucher quelqu’un pour me remplacer juste le mercredi ? Qu’on allait me décharger d’une partie de mes tâches ? Mais voyons ma pauvre ptite Mom, tu crois encore au Père Noël à ton âge ? Non, la réalité était bien là : j’avais signé, c’était pour en chier. Les semaines passèrent, rien n’alla en s’arrangeant. Certains mercredis j’étais obligée de faire garder les filles pour aller bosser au bureau sur des dossiers qui ne pouvaient pas attendre le jeudi. Je faisais des journées de 12 heures parfois pour ne pas me retrouver totalement noyée en fin de semaine. Je courais pour rentrer profiter un peu de mes puces avant qu’elles ne soient couchées et j’étais moralement en train de sombrer.
J’avais voulu bénéficier de ce congé pour passer du bon temps avec mes enfants. Que nous puissions nous épanouir à l’unisson.
Finalement, mon congé avait tout simplement été la plus grosse arnaque que j’avais pu vivre. Il fallait que je me rende à l’évidence, ce n’était plus possible.
Aujourd’hui, ma décision est prise, mon congé parental ne sera pas reconduit. En septembre 2016, je reprendrai mon travail à temps plein. La répartition de mon boulot sur 5 jours. Petite amélioration et pas des moindres : les filles seront gardées le mercredi par leur mamie qui est ravie à l’idée de pouvoir les bisouiller une fois par semaine au lieu d’une fois par mois. De mon
côté, je serai certainement moins stressée et moins épuisée. Mes journées seront moins à déborder constamment et j’arriverai sûrement à trouver du temps en fin de journée pour profiter d’une heure ou deux de bonheur avec mes amours de ma vie.
Et vous savez quoi ? Je ne regrette rien des mois passés. Dans la vie, on grandit. On apprend de nos réussites et de nos échecs.
Je suis sortie différente de ces quelques mois au mode de vie modifié. J’ai vécu beaucoup de bons moments et aussi pas mal de moments catastrophiques. J’ai ri, j’ai souri, mais j’ai pleuré aussi. J’admire les femmes qui arrivent à tout gérer à la perfection (existent-elles vraiment ??) Je ne suis pas une mère parfaite. Je ne suis pas une femme parfaite. Et je ne veux pas chercher à l’être. Finalement, l’essentiel, c’est de trouver le bon équilibre… Je crois que je suis sur la bonne voie !
Rendez-vous en septembre, je vous donnerai des nouvelles dela nouvelle organisation d’une Mominzecity !!!
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