De la possibilité de concilier vie personnelle et vie professionnelle sans ne négliger ni l'une ni l'autre...et sans péter les plombs

Ca y est, Kani, notre grande fille de 2 ans et 8 mois rentre à l’école. Alors, dans un premier temps, regardons les bons côtés. Et bien d’abord on va enfin pouvoir souffler financièrement parce que je peux vous assurer que payer pendant un an la nounou en double, ça déglingue le portefeuille. Pour ceux qui viendraient à lire ce billet, parents d’un enfant en très bas âge et hésitant à faire le deuxième avant même que le premier se soit mis à marcher, une piste de réponse se trouvera peut-être dans les lignes qui vont suivre… Attention je vous aurai prévenus !

 

Dans notre coin, à savoir la région parisienne, les tarifs des nounous sont juste exorbitants. Et exorbitant fois deux ça donne un qualificatif qui n’existe même pas dans le dictionnaire et ça génère un cri de douleur qui s’apparente à un coup de poignard dans le cœur chaque mois lorsque l’on consulte notre compte en banque et que l’on constate que le virement de salaire qui part pour la nounou est supérieur au virement de salaire que l’on a perçu de notre employeur (si si, c’est possible !). Pour vous donner un ordre d’idée :

Nos filles étaient gardées toutes les deux par la même nounou, du lundi au vendredi, de 7h45 à 18h45. Chaque mois, ça faisait 1010 € net à payer à la nounou…PAR ENFANT. Oui, oui, vous avez bien compris, ça veut dire 2020 € net par mois à verser à la bien-aimée assistante maternelle du bout de la rue pour nos deux ptites têtes blondes. J’aime autant vous dire que Julien comme moi ne touchons chacun pas ce salaire là, mais malheureusement bien moins. Alors oui, je vous l’accorde, nous avons la chance de vivre dans un pays qui s’appelle la France et de pouvoir par conséquent bénéficier d’un avantage social non négligeable que sont les Allocations Familiales. Mais pour nos deux enfants, le montant de l’ensemble des allocations perçues ne s’élève qu’à 800 € (oui je suis d’accord c’est mieux que rien et je ne crache évidemment pas dessus). Ajoutons à cela environ 150€ d’aide spéciale du super Comité d’Entreprise du boulot de Julien, ça fait qu’il restait à notre charge un peu plus de 1000€ par mois…rien que pour le poste de dépense nourrice.

Kani rentrant à l’école, la donne va enfin changer. Il était temps. Elle va d’autant plus changer que j’ai pris une décision qui pour le coup (et le coût) s’avère être une super décision et ça c’est un autre bon côté de la rentrée: depuis le 1er septembre, je suis en congé parental à temps partiel. Pour être claire : je ne travaille plus le mercredi. Un jour de boulot en moins par semaine, ça fait un gros trou dans le salaire. Mais si on prend en compte le petit complément de salaire de la CAF et la diminution de salaire que j’applique à la nounou, la casse est limitée. Et puis une fois que j’aurai trouvé l’organisation idéale, ce sera du pur bonheur. Imaginez, une coupure en plein milieu de la semaine, permettant de profiter des enfants et de gérer toutes les tâches ménagères qui vous bouffent la moitié du week-end (ménage, lessives, rangement et confection des petits pots maison pour mini-nous n°2). Le pied. Ah j’oubliais : un jour entier pendant lequel on ne voit pas la tête du chef dans l’encadrement de notre porte nous demander tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi en fait).

 

Ok. Si je m’arrêtais là dans ma réflexion, nul doute que j’aurais un moral au beau fixe et que je chanterais sous la pluie qui tombe au moment où j’écris ces lignes. Mais les revoilà, ceux qui me mettent dans un état de stress intense et qui s’agrippent à moi comme des poux dans la tête de ma fille le feront dans les mois à venir (ohhh merde, va falloir penser à acheter de l’anti poux bientôt) : les mauvais côtés de la rentrée.

Premier mauvais côté : qui dit rentrée dit vacances terminées. Adieu apéros, bonjour métro-boulot-dodo.

Deuxième mauvais côté : il va falloir s’O.R.G.A.N.I.S.E.R. Ok ma fille détends-toi, réfléchis, tu vas y arriver.

Le but de la réflexion ? Trouver les clés permettant de concilier à la perfection vie privée et vie pro sans pétages de plombs intempestifs et sans dommages collatéraux. Autrement dit réussir à être épanouie tout en ménageant la chèvre et le chou. Vu comme ça, je suis en train de me dire que passer mon BTS assistant de manager par le biais de la VAE en même temps que reprendre le boulot après un congé mat’ tendu et de s’occuper de sa famille c’était un parcours de santé. Quoi ?? Je ne vous ai pas raconté cette grande aventure qu’a été ma VAE ?? Promis je vais me mettre dessus pour tout vous raconter à ma manière…vous verrez, du pur bonheur… !

 

Le premier secret de la réussite du programme : la solidarité. J’ai la chance d’être tombée sur un homme (mon mari, pas mon chef hein !) compréhensif et participatif. Le genre d’homme qui ne va pas vous faire de remarque désobligeante quand vous avez les cheveux gras, du poil aux pattes et la gueule en vrac parce qu’il sait que vous en avez bavé toute la semaine, que vous avez bossé 45h en étant payé 35, que la petite dernière fait ses dents et que la grande est relou (parce que oui, je le dis, parfois, la grande est relou, voire super relou. Mais je l’aime mon ptit bébé d’amour relou). Cet homme a conscience que si on ne se serre pas les coudes, ça va être chaud. Et pas chaud tendance caliente. Non, chaud synonyme de chaud les marrons quoi. Du coup, on construit notre organisation ensemble histoire de ne pas s'en distribuer (des marrons). Une juste répartition des tâches pour que l’un n’ait pas le sentiment d’être la bonniche de l’autre et de bons compromis pour que chacun puisse bosser correctement au bureau et contenter le chef qui du coup n’a pas l’impression qu’on vient juste faire un 9h-15h à la ptite semaine. Une organisation qui permet aussi de répartir la charge de travail liée à la gestion de nos deux chipies (oui je l’affirme, être parent c’est un vrai boulot !) et qu’elles ne soient pas totalement délaissées chez la nounou pour l’une et à l’école-garderie pour l’autre. Ok, la solidarité, on l’a à 200%. J’hyperventile moins tout de suite.

 

Deuxième secret : Relativiser et anticiper. Avant, je voulais que tout soit toujours parfait. L’appart rangé. Les repas bien cuisinés. Les papiers classés. Les affaires préparées. Et au final j’étais plus débordée qu’autre chose. Là, pour la rentrée, j’ai pris de bonne résolutions et trouvé des petites astuces qui joignent l’utile à l’agréable. J’ai commencé par acheter un beau calendrier familial. Vous savez, ces jolis calendriers sur lesquels on peut noter l’emploi du temps des enfants, la liste de courses à faire, coller des stickers pour se rappeler des rendez-vous importants et des anniversaires des amis que l’on ne veut pas oublier de souhaiter parce que nos amis on les aime et que même si on ne les voit pas très souvent et que ça fait des mois qu'on n'arrive même pas à trouver une demie heure pour les appeler on compte bien les garder toute notre vie. Maintenant, on sait qui doit faire quoi quand, et on a moins de risques que Kani se retrouve au poste de Police parce qu’on aurait oublié d’aller la récupérer pensant que c’était le tour de l’autre. Les horaires à respecter sont clairs et surtout réalisables pour nous deux.

Ensuite, j’ai préparé les menus de la famille sur deux semaines et je les ai affichés sur le frigo. Ca permet de gérer les courses en fonction des repas du coup je suis sûre qu’il ne me manque rien au moment de me mettre aux fourneaux, je prépare des plats sympas, équilibrés et sans exploser le budget, qui conviennent aux parents mais aussi à la grande avec laquelle nous dînons désormais le soir. Tiens, d’ailleurs ça aussi ça fait partie de la nouvelle organisation de notre belle famille. Avant, les enfants mangeaient avant nous et nous passions à table vers 21h, une fois qu’elles étaient couchées vers 20h et que j’avais fini de préparer notre repas à nous. Maintenant, la petite mange encore avant nous car elle est toujours aux petits pots et ne sait pas manger toute seule la sale gamine (ndlr: je PLAI-SAN-TE, elle n'est pas sale, n'appelez pas tout de suite les services sociaux!), mais une fois rassasiée et couchée par papa pendant que maman prépare à dîner, nous passons à table avec Kani. Elle, elle est contente de manger avec nous, on en profite pour échanger avec elle sur sa journée (bon ce n’est pas toujours très très clair ce qu’elle nous raconte et on sent bien le mix d’histoires entre ce qu’elle a fait dans sa journée, ce qu’elle a fait il y a trois mois avec papy mamie et ce que Tchoupi a fait dans l’épisode regardé le matin dans les Zouzous, mais c’est sympa quand même !) et à 20h elle est couchée et on a tous fini de manger, ce qui fait que ça nous laisse du temps pour ranger un peu le bazar, plier ce satané linge et nous poser tranquille dans le canapé sans louper le début du film ou du reportage qu’on a choisi de regarder. Yoooooo, ma tension est en passe de redevenir normale dites donc !

 

Dernier secret : positiver. J’ai remarqué que plus on ressasse les choses qui nous posent soucient, plus on déprime et moins on arrive à trouver de solutions à nos problèmes. Et c’est la spirale infernale. J’aurai finalement mis moins de temps à arrêter de fumer qu’à réussir à positiver mais je suis sur la bonne voie. J’ai pris conscience que ça ne sert à rien de chercher à être parfait car on se pourrit la vie et en plus on devient chiant. Oui, quand on en arrive à s’exaspérer soi-même, il faut absolument chercher à se soigner !

Tout n’est pas parfaitement à sa place dans l’appartement ? Ca prouve qu’il y a de la vie, du mouvement et c’est chouette. Ma réunion du lundi après-midi a duré plus longtemps que prévu et je vais arriver vers 20h à la maison ? Oui c’est dommage car je n’aurai pas pu profiter de mes filles mais je me rattraperai mercredi, leur super papa aura pu les faire manger tranquille parce que grâce à mes menus prévus tout était préparé dans le frigo et qu’il n’a du coup pas galéré pour les gérer, j’ai pu démontrer à mon chef que je suis toujours investie dans mon travail même si j’ai des horaires parfois serrés et que je sais m’organiser pour qu’il ne soit pas lésé. Et puis j’ai un boulot et ça par les temps qui courent c’est déjà bien. J’ai le beurre, j’attendrai avant d’avoir l’argent du beurre et le c.. du crémier c’est pas un problème ! J’ai envie de me payer un bel ordinateur ultra compact pour pouvoir enfin me remettre quand je veux sur mon blog sans avoir à utiliser mon vieux PC qui met vingt minutes pour s’allumer ? Mon budget va mieux et donc je peux me permettre cet investissement qui me tient à cœur depuis des mois, sans pleurer à l’idée d’être à découvert une fois de plus. Je ne pourrai mettre que vingt euros de côté ce mois-ci ? C’est déjà super (de toutes façons ça faisait un an que je ne mettais absolument rien de coté à part des projets!) et puis dans un sens ne plus être à découvert c’est un peu avoir réussi à mettre trois cents euros de côté finalement ! (Tiens, faudrait que je demande à ma banquière si elle partage ma vision des choses à l’occasion…)

 

Bon sang, je n'y crois pas: je termine la rédaction de cet article et je me rends compte que la rentrée est passée. Que j’ai réussi à la gérer. Que j’ai survécu. J’ai toujours mon mari. Toujours mes enfants. Toujours mon chef (arfffff…). Et en plus vous savez quoi? j’ai les cheveux lavés et les jambes épilées. Yeaaaahhhhhh !